Table-ronde "Transgression et littérature" à la Mairie du 11ème, préparée et animée par Anne Delabre, journaliste, auteure de Le cinéma français et l’homosexualité en collaboration avec Didier Roth-Bettoni (Danger public, 2009),
Anne Delabre programme et anime également "Le 7ème Genre", un ciné-club mensuel au cinéma Le Brady (Paris 10ème) autour de films qui questionnent les genres et les sexualités, et qui fête sa première année en ce mois d'avril.
Écouter l'intégralité des échanges (1h46mn)
de gauche à droite : Chloé Delaume, Caroline Lamarche, Yves Pagès, Emmanuel Pierrat, Anne Delabre, Claudine Galea, Anne Larue, Sylvie Gracia
Ont participé à la table ronde:
- Chloé Delaume, éditrice (directrice de la collection 'Extraction' aux Éditions Joca Seria) et performeuse. "Personnage de fiction" selon sa propre expression, elle pratique la littérature expérimentale et place la problématique de l'auto-fiction au cœur de son œuvre. Parmi ses publications, Le Cri du sablier (Farrago/Léo Scheer, Prix Décembre 2001), J'habite dans la télévision (Verticales, 2007), Dans ma maison sous terre (Seuil, 2009), Une femme avec personne dedans (Seuil, 2012) et l'an dernier, Où le sang nous appelle, avec Daniel Schneidermann (Seuil).
- Claudine Galea est auteure, elle écrit des romans, du théâtre, des récits pour adultes et pour la jeunesse. Jusqu'aux Os, son premier roman, est publié en 2003 aux Éditions du Rouergue. Citons aussi Le Bel Echange paru en 2005, toujours aux éditions du Rouergue, ou encore L'Amour d'une femme (Le Seuil, 2007) et Un Amour prodigue (Thierry Magnier, 2009). Elle a obtenu le Grand Prix de la littérature dramatique du CNT en 2011 pour Au Bord, publié aux Éditions Espace 34 et mis en scène actuellement par Jean-Michel Rabeux à la MC 93 à Bobigny (jusqu'au 15 avril 2014). Les textes de Claudine Galea interrogent le politique et l'intime, l'humanité dans tous ses aspects, y compris les plus innommables. Elle nous expliquera en quoi ils peuvent être qualifiés de 'transgressifs' et quel sens donner à ce mot.
- Sylvie Gracia est éditrice au Rouergue, où elle dirige la collection 'La brune', ainsi que les collections de romans pour la jeunesse. Le Rouergue a été au centre d’une polémique sur les livres pour la jeunesse avec le désormais célèbre Tous à poil !. Elle est aussi écrivain et a publié cinq romans : L'Été du chien et Les Nuits d'Hitachi (L'Arpenteur/Gallimard 1996 et 1999), L'Ongle rose (Verdier 2002), Regarde-moi et Une Parenthèse espagnole (Verticales, 2005 et 2009). Son dernier ouvrage, Le Livre des visages, est un journal d'une année, en photos et textes. L'exposition de soi peut être parfois mal vécue par les proches, et on peut y voir une forme de transgression, mais c'est avec les livres pour la jeunesse que Sylvie Gracia y est le plus souvent confrontée en tant qu'éditrice : "Transgression du côté des thématiques (sexualité, violence, regard porté sur les adultes, mais même aussi vocabulaire), qui tient au regard traditionnel qu’on porte sur cette littérature-là, qui devrait être encore éducative, au sens large du terme, puisqu’on n’ose plus employer le terme de morale."
- Caroline Lamarche est écrivain, auteur(e) de romans, de nouvelles, de poésies, de pièces radiophoniques. Parmi ses ouvrages, on peut citer Le Jour du chien (Minuit), qui a obtenu le prix Rossel en 1996, Carnets d'une soumise de province (Gallimard, 2004), et dernièrement Mira (Les Impressions nouvelle, 2013) et La Mémoire de l'air (Gallimard, 2014). Elle nous parlera de la mort, comme tabou contemporain, lieu à transgresser par l'écriture (par l'exercice de l'art).
- Anne Larue, professeure de littérature comparée à l'Université Paris 13, auteure de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'art et le féminisme, mais aussi d'un roman de science-fiction, La Vestale du calix (L'Atalante), un genre dont elle est férue. Elle nous dira comment la SF permet une forme de transgression en littérature.
- Yves Pagès co-dirige la direction littéraire des Éditions Verticales avec Jeanne Guyon depuis 2008. Il a notamment édité les livres de Grisélidis Réal, la célèbre "catin révolutionnaire" des mouvements de prostituées des années 70. Yves pagès est également auteur, avec à son actif des essais et plusieurs fictions, dont Petites natures mortes au travail (Verticales, 2000), Le Théoriste (Verticales, Prix Wepler 2001), Portraits crachés (Verticales, 2003) et tout dernièrement Souviens-moi (L'Olivier), un auto-portrait en forme de puzzle et hommage à Perec. Il a ouvert, en avril 2010, un site de création textuelle & visuelle.
- Emmanuel Pierrat est avocat au barreau de Paris, spécialisé dans le droit de l'édition, ainsi que conservateur du musée du barreau de Paris. Il est aussi éditeur, romancier, traducteur et essayiste. Parmi ses publications, Le Sexe et la loi (La Musardine, 2008), 100 livres censurés (Ed. du Chêne, 2010), Comme un seul homme, droit, genre, sexe et politique (Galaade, 2012), Paris, ville érotique. Une histoire du sexe à Paris (Parigramme, 2013). Il est également président du jury du prix Sade.